jeudi 19 juillet 2007

Critique "Dreamgirls"

Dreamgirls
de
Bill Condon
2006

Paru dans la revue Séquences


130 minutes bien criardes que ces Dreamgirls, la musicographie du faux trio afro-américain The Dreamettes, réplique Motown des Supremes durant l’époque bénie 1960-1970. On a beau chercher des relents des bien sentis Gods and Monsters ou Kinsey, les deux plus notables percées du cinéaste Bill Condon dans le dense et le drame, mais rien ne nous avertis de la masse de guimauve qui nous passera par les oreilles durant cette ascension que la seule voix des interprètes ne saurait justifier ni la rançon ni la gloire, alors que pas moins de 36 pièces se relaient intégralement durant une succession de scènes/prestations formatées comme autant de singles potentiels.


Casser la voix ou chercher le ton juste : voilà une interrogation que Condon n’a voulu régler ni à l’écriture et encore moins à la réalisation. Fan fini du son et des lumières Motown, son film ne transpire pourtant jamais, trop éblouit dans ses ballades anachroniques quelconque et une direction d’acteurs où on se demande qui dirige qui.


À vouloir changer de registre, Condon s’efface et s’accommode du réchauffé de Knowles, Foxx et Murphy, dont les perruques les plus flamboyantes ne parviennent jamais à atténuer la cacophonie et le sérieux coincé d’un pot-pourri qui n’aura retenu du genre que les décibels.


© 2007 Charles-Stéphane Roy