vendredi 20 juillet 2007

Critique "Everything’s Gone Green"

Everything’s Gone Green
de Paul Fox
2007

Paru dans la revue Séquences


Va-t-on voir un film en vertu de sa nationalité ? C’est peut-être le réflexe que nos institutions voudraient nous voir adopter, malgré le fait que le cinéma n’est pas affaire de diversité culturelle, mais bien de diversité d’expression. Voilà exactement où pèche Everything’s Gone Green et son acteur principal Paulo Costanzo, réponses rouges et blanches à Garden State et Zach Braff. Le Canada est-il en retard à ce point sur le cinéma indie américain ?


Paul Fox (The Dark Hours) croyait peut-être avoir touché le gros lot en héritant du premier script original destiné au cinéma de Douglas Coupland, l’auteur (canadien) qui fit entrer le terme « Génération X » dans la culture populaire en 1991. Mauvais timing pour le natif de Colombie-Britannique, alors que l’imagerie slacker propre à cette époque n’évoque plus grand-chose aujourd’hui, sinon l’impression ternie que toute critique de la banlieue se résume à son incontournable galerie de mésadaptés.


Ryan, sans copine et sans le sou, pourrait consacrer ses temps libres à mépriser son vieux frère consumériste et ses parents en mal de concours, mais décide de vivre à plein sa vie de jeune adulte désabusé en se farcissant un emploi ridicule, un patron à la formule facile et le petit ami magouilleur de Ming, qu’il flirte paresseusement. Il n’est qu’un autre héritier de Ferris Bueller, panache en moins.


Passent encore les répliques tombant à plat et la mise en scène mal assumée : toute la personnalité du film tient dans sa quincaillerie à faire rougir Sheila Copps composée d’une bande sonore toute canadienne (Black Mountain, Sloan), de drapeaux à feuille d’érable, de communautés asiatiques insérés pour leur seul apport caricatural et d’innombrables plans d’ensemble de la région de Vancouver. Canada 4, cinéma 0.


© 2007 Charles-Stéphane Roy