mercredi 18 juillet 2007

Critique "Firewall"

Firewall
de Richard Loncraine
2006

Paru dans l’hebdo ICI Montréal


PAPY PERDU DANS LE VIRTUEL
Firewall se prépare déjà pour les Razzies 2007.


Han Solo contre-attaque. Se sentant vieillir, l’ex-voyou de l’espace a depuis longtemps cédé la garde officielle de Chewbacca à Lando pour venir se battre contre d’autres crapules bien terrestres, gravité aidant. Des Nazis, des Amish, des Bolcheviques, des cannibales indiens, des terroristes, des Replicants, Anne Heche, name it. Loin de penser à la retraite, Solo époussette chaque matin son buste de Sean Connery (qui lui, astique régulièrement de sa paume celui de Christopher Lee) en se disant qu’un jour, un plus jeune entretiendra le sien s’il parvient à réussir plus de missions que l’infatigable 007.


Mais pour s’activer à la tâche, l’ancien chasseur de prime s’est mis à multiplier les apparitions en vadrouille dans des films bien routiniers, question d’apaiser les rhumatismes sans trop manquer à son devoir de virilité. Après avoir débusqué tous les secrets de l’hyper-espace, Solo s’est enfin décidé à visiter le cyberespace et déjouer ses pièges lorsque débarquent des cyberpirates en proie à l’irrésistible besoin de vider les poches de la banque pour laquelle il travaille. Une fois sa petite famille tombée entre les griffes de ces bandits roses – ils vont jusqu’à leur préparer des crêpes et les border une fois la nuit tombée, Solo se voit contraint de collaborer avec eux mais parvient tout de même à s’échapper pour annuler les transactions frauduleuses.


Argh ! Les méchants se fâchent, plient leur tablier et se mettent à parler plus fort à la famille qui, peu impressionnée, prépare secrètement sa rébellion. Shooté au Flex-o-Flex, Solo revient à la charge et engage le corps à corps avec ses opposants, quitte à entendre éclater ses os un à un. L’honneur est sauf, la famille est sauvée mais notre faucon millénaire, qui vient d’enchaîner les actes de bravoure avec toute la désinvolture de ses 64 ans, se demande si « peacemaker » et « pacificateur » pourront rimer encore longtemps ou s’il vaudrait mieux retourner se faire congeler chez Jabba. Mercenaire un jour…


© 2007 Charles-Stéphane Roy