jeudi 19 juillet 2007

Critique "What the Bleep!? – Down the Rabbit Hole"

What the Bleep!? – Down the Rabbit Hole
de Mark Vicente
2006
Paru dans l’hebdo ICI Montréal


Knocker la réalité

What the Bleep!? – Down the Rabbit Hole, du Discovery Channel sur stéroïdes.


What the Bleep!? – Down the Rabbit Hole suggère des pistes de recherche tantôt déroutantes, tantôt naïves sur l’éternel mariage souhaité entre la science et la religion. What the #$*! Do We Know!? avait engendré un certain culte en 2004, passant de la rumeur confidentielle dans quelques villes américaines à un succès national en DVD par son étonnante ambition à traiter de physique quantique par un mélange d’entrevues avec des scientifiques, de dramatisation exécutée par des acteurs de série B et des animations 3D virevoltantes. Mark Vicente, Betty Chasse et William Antz, les trois maîtres d’œuvre de ce Matrix pour les nuls, ont ainsi pu cumuler les recettes nécessaires pour reconfigurer ce drôle d’objet avec le double d’effets spéciaux dans un enrobage plus spacieux.


Le panel de WTB – DTRH est toujours constitué de physiciens, de philosophes, d’astronomes, de biologistes et de neurologistes plus convaincus les uns que les autres qu’en utilisant notre cerveau à pleine capacité, tout un champ de phénomènes viendrait modifier notre perception de la réalité. En exergue de ces rencontres au sommet sont soulevés les questionnements d’une photographe sourde-muette dépressive en proie à des hallucinations spirituelles.


Il n’est donc pas nécessaire d’être crack en physique ou d’avoir consumé la première version de WTB – DTRH pour encaisser la leçon du film, peut-être seulement allumé et particulièrement tolérant envers la facture infomerciale de l’entreprise. Difficile d’aborder la physique quantique sans s’aliéner une frange cinéphilique plus distraite, qui sera larguée après la première demi-heure de ce déluge de digressions lancées sans jamais nommer les intervenants et leurs qualifications.


Entre le cours par correspondance, l’expérience IMAX et les vidéos de croissance personnelle, ces 151 minutes peu aérées nous expliquent que les fondements de l’existence humaine ne peuvent se réduire à une théorie ou une croyance et prouvent qu’au fond, nous ne sommes sûrs de rien, surtout pas comment rendre la physique sexy au cinéma.


© 2007 Charles-Stéphane Roy