jeudi 10 mai 2007

Critique "What Lies Beneath"

What Lies Beneath
de Robert Zemeckis
2000
Paru dans Séquences


Tel le jeune protagoniste du Sixth Sense, Hollywood voit des gens morts partout. Si les fantômes ont la cote ces temps-ci, ils volent néanmoins plutôt bas et se font repentants; en effet, fini le règne des spectres macabres de Ghost Story ou The Entity, puis les rigolos de Frighteners et de Casper. What Lies Beneath fait plutôt partie du lot des films d’épouvante In Dreams et Stir Of Echoes, dont il semble avoir tiré la substantifique moelle.


Tout le film repose sur les frêles épaules de Michelle Pfeiffer, qui reprend avec un maniérisme à peine voilé ses airs d’épouse incomprise de The Deep End Of The Ocean. À la suite du départ de sa fille pour l’Université, Claire Spencer (Pfeiffer) devient témoin des manifestations d’une jeune fille morte (Amber Valletta) qui la charge de lever le voile sur le mystère entourant les circonstances de sa mort. Guidée par sa foi inébranlable en l’au-delà ainsi que la réglementaire table de Ouija (...sans commentaires), Claire s’apercevra que les pistes mènent toutes vers son mari, le Dr. Norman Spencer (Harrison Ford), acteur pivot d’un drame qu’il pensait enfouit à jamais...


Rien de bien neuf - et de bien effrayant - dans ce suspense surnaturel, qui partage curieusement plusieurs liens avec The Haunting Passion, un téléfilm du début des années 1980 avec Jane Seymour. En dépit des décors naturels enchanteurs de la Nouvelle-Angleterre ainsi que d’une direction photo riche et nuancée, le cinéaste Robert Zemeckis (au demeurant fort surestimé) ne réinvente en aucun temps un genre puissamment codifié - dont le modèle demeure une fois de plus The Shining - et ne parvient jamais à créer de tension dramatique, mais réussit plutôt à énerver avec les lassantes et répétitives apparitions d’esprit ainsi qu’un dénouement syncopé par des tangentes que le spectateur avait depuis longtemps devinées. Pour de réels frissons, patientez plutôt jusqu’à la suite du Blair Witch Project cet automne.


© 2007 Charles-Stéphane Roy