jeudi 10 mai 2007

Critique "L’horloge universelle"

L’horloge universelle — la résistance de Peter Watkins
de Geoff Bowie
2001
Paru dans la revue Séquences


Malgré le succès relatif du film The War Game (1965), récipiendaire de l’Oscar du meilleur documentaire et du long métrage Punishment Park (1970) sur la répression exercée par la politique intérieure du gouvernement Nixon, l’oeuvre controversée du cinéaste d’origine britannique Peter Watkins demeure largement méconnue, baillonnée au cours des années par les diffuseurs internationaux pour ses théories à la sauce Chomsky sur l’agenda secret des médias.


Adepte de méthodes de production exigeantes et atypiques, ce contestataire carburant aux tournages artisanaux et aux téléfilms de quatorze heure effectua en 1999 un retour au cinéma en s’attaquant aux événements entourant la Commune parisienne de 1871 pour le compte de Arte. Le canadien Geoff Bowie s’est rendu sur son plateau afin de démystifier la formule Watkins et faire état de ses revendications.


Bowie assied par la suite le discours watkinsien sur les images et propos recueillis au Marché international de la télévision de Cannes, où les bonzes du câble s’évertuent à instaurer une horloge universelle afin de normaliser les contenus et durées audiovisuels. Le va-et-vient entre les prêtres de la mondialisation et l’hérétique cinéaste ne provoque malheureusement que bien peu d’ondes de choc, Bowie peinant à articuler une synthèse convaincante de ses recherches et de ses rencontres.


Malgré quelques entrevues intéressantes et une incursion privilégiée dans l’univers de Peter Watkins, le discours anti-mondialisation ne tient pas la route, égaré dans les culs-de-sac idéologiques et les lieux-communs.


© 2007 Charles-Stéphane Roy