de Michel Ocelot
2001
Paru dans Séquences
Ce récit, un savoureux et délirant pastiche des fables de La Fontaine, raconte en l’espace d’une quarantaine de pages les métamorphoses successives entre un prince et une princesse qui s’échangent une multitude de baisers afin de contrer les sorts précédant chacun d’entre eux. Voilà, pour les enfants de moins de 10 ans, c’est tout dont ils ont besoin: le b.a.-ba du récit aristotélicien (unité de temps, lieu et action), de fort jolies illustrations en papier découpé réalisées avec le concours d’Inni Karine Melbye et Jean-Pierre Rossard, des personnages aux noms faciles à retenir (Téo, Elle, Lui, Le Prince, La Princesse et l’omniprésent Petit Duc) ainsi qu’un charmant crescendo d’irrationalité et de démesure menant à une finale admirable de subversion envers le happy ending classique.
L’enfant regarde la page de droite tandis que papa ou maman lui lit la page de gauche correspondante à l’action illustrée; si l’enfant sait déjà lire, amusez-vous à inverser les rôles. Si le texte se lit bien et propose un langage précis et coloré (une fois n’est pas coutume dans l’édition usinée de livres d’enfants), les dessins, issus directement des pictogrammes de pellicule originales, jouent admirablement avec la profondeur de champ avec comme principal repère un croissant de lune.
L’enfant plus âgé ou adulte lui préférera certes la version animée, tant l’histoire est courte et la formule redondante. Fait à noter, la pagination demeure inexistante dans ce livre, aussi court soit-il. Mais avec une remarquable qualité d’impression et un coût dérisoire (une dizaine de dollars), Princes et princesse demeure un livre parfait à lire avant d’aller au lit et embrasser nos rêves.
Michel OCELOT, Prince et princesse, Paris, Éd. Seuil, coll. Jeunesse, 2000, 40 p.
© 2007 Charles-Stéphane Roy