jeudi 10 mai 2007

Critique "La danse du guerrier"

La danse du guerrier
de Marie Brodeur
2001
Paru dans la revue Séquences


« Si on laisse son corps exprimer de l’agressivité de manière constructive, la violence n’a plus sa place ». Cette philosophie, la cinéaste Marie Brodeur la cultive depuis ses années passées à arpenter les scènes en tant que danseuse moderne. Auteure de La danse en Asie: la magie en mouvement (1990), elle se familiarise durant trois ans avec les rituels guerriers de diverses communautés et signe le documentaire La danse du guerrier.


À la manière d’une anthologie des rituels de combats traditionnels, le film présente et compare les mouvements et idéologies reliées à cette forme d’expression toujours vivante aujourd’hui. Du kung fu au Highland Sword Danse, en passant par le drill militaire, le rite vaudou et la prière hindoue, plus d’une vingtaine de chorégraphies sont exécutées et commentées dans le respect de cet art aussi introspectif qu’exutoire.


Mais le résultat s’avère rapidement redondant tandis que les séquences, courtes et similaires, se succèdent par le biais d’ellipses souvent approximatives, à la manière un peu mécanique d’un juke-box. Pour le profane distillant les nombreuses et pertinentes informations, il devient frustrant de devoir sauter d’une danse à l’autre au moment même où il pénètre au coeur de la découverte et de la compréhension d’un style.


Le film aurait peut-être gagné à ratisser moins large un sujet commandant une certaine amplitude rythmique, question de laisser le spectateur retrouver ponctuellement son souffle.


© 2007 Charles-Stéphane Roy