lundi 14 mai 2007

Critique "Once Upon a Time in the Midlands"

Once Upon a Time in the Midlands
de Shane Meadows
2003
Paru dans la revue Séquences


Après avoir vu son ancienne copine refuser à la télévision la demande en mariage de son actuel fiancé, un truand banlieusard se remet en selle et tente de la reconquérir avec une cagnotte volée à des clowns. Après un début de carrière canon (Twenty Four Seven, 1997, et A Room for Romeo Brass, 1999), l’Anglais Shane Meadows conclut sa trilogie sur les mœurs sociales de la classe ouvrière avec une comédie colorée aux rebondissements plutôt plats.


Amateur de Clint Eastwood et de Charles Bronson, Meadows n’a pas hésité à situer sa joyeuse épopée entre Glasgow et Notthingham et truffer son récit de références leoniennes, de la musique aux costumes en passant par les « duels » d’usage. Pour appuyer sa démarche, il pu compter sur l’artillerie lourde écossaise : si Robert Carlyle, Rhys Ifans et Shirley Henderson sont bien connus des cinéphiles, Kathy Burke et Ricky Tomlinson font néanmoins la pluie et le beau temps au petit écran britannique depuis plusieurs années. Le plaisir est-il cependant au rendez-vous ? Si on considère le film comme une comédie, il faut savoir qu’on rie peu ; s’il est au contraire un western, il ne transpire que de bons sentiments ; et s’il serait plutôt une étude sociale, force est d’admettre que le discours et la manière sont particulièrement banals et schématisés au possible.


Carlyle est étonnamment peu crédible en dur au cœur tendre, Ifans cabotine une fois de plus (ou de trop, c’est selon), tandis que Henderson n’en finit plus de pleurnicher et laisser son accaparent entourage décider de son compagnonnage à sa place. Restent la découverte de la petite Finn Atkins, dégourdie et attachante, ainsi que les amusantes séances de réunions de famille (nombreuse) autour du poste de télévision, sur le canapé ou dans le lit des maîtres, pour sauver cette entreprise de l’agonie complète.


© 2007 Charles-Stéphane Roy