mardi 17 juillet 2007

Critique "Must Love Dogs"

Must Love Dogs
de Gary David Goldberg
2005
Paru dans l’hebdo ICI Montréal


Peinée Lane

Sous le ciel bleu des banlieues, notre Diane préférée se cherche un compagnon en suivant à la lettre le manuel de la célibataire moderne, qui ressemble un peu trop aux catalogues JC Penney.


Oublions tout de suite les chiens : Must Love Dogs n’en a rien à cirer. Oublions aussi tout espoir de fraîcheur ou de spontanéité – le film de Gary David Goldberg (la série « Spin City », c’est de lui) se calque sur un roman rédigé à partir de courbes démographiques et de magazines d’intérêt. Surtout féminins, si on en juge par la place qu’occupe la pôoovre Sarah et son accaparante famille, de valeureux Irlandais dévoués à lui faire oublier son bougre de mari, qui a osé la quitter pour une jeunesse pimpante.


On parle quand même ici de mettre au rancart la (insérez votre qualificatif préféré ici) Diane Lane, plus habituée à briser des cœurs qu’à se faire plaquer. Mme Unfaithful dans une autre vie, Lane se fait toute casanière et s’assure de bien répartir son chagrin avec le pyjama assorti dans la pièce de circonstance – rappelez-vous, la femme états-unienne se décourage avec sa courtepointe vintage et du Häagen-Dazs sur le sofa (chien non inclus), ne peut pas oublier ses idylles déçues sans son Chardonnay et ses chandelles au pied d’une baignoire à pattes et doit strictement se limiter à pleurer sous la douche, debout (quand ça fait mal) ou recroquevillée (là, la douleur est devenue carrément insupportable). Mais il n’y a pas que Lane dans cette galère, on a aussi pensé à nous présenter John Cusak, éternel vieux garçon romantique (et hop ! deux groupes cibles de plus), en artisan-canotier… Qu’importe : tous les gars voudraient Cusak comme pal, comme buddy, comme frère tant la coolitude marquera à jamais à ses traits juvéniles et loquaces.


Ils étaient donc tous deux trop beaux pour être vrais : chacune de leurs chutes, leurs répliques et mêmes leurs expressions faciales ont toutes été testées des gonzillions de fois, sûrement au cinéma et possiblement sur Internet, où le (vrai) site www.perfectmatch.com attend impatiemment de savoir si leur pub allongée d’un papier peint à l’autre méritait tout leur investissement dans ce film. Posons-nous la même question quant au prix d’entrée.


© 2007 Charles-Stéphane Roy