jeudi 19 juillet 2007

Paraloeil et "Verdoyant pure laine"

Verdoyant pure laine
de Karina Soucy
2006
Paru dans l’hebdo ICI Montréal


Le Bas-Saint-Laurent sur la main

En cinq ans, le centre d’arts médiatiques Paraloeil a donné aux Basses Laurentides un espoir de cinématographie. Du 24 février au 2 mars, Ex-Centris en prend acte.


Depuis une dizaine d’années, presque toutes les régions du Québec tiennent un festival de cinéma destiné à faire circuler les œuvres d’ici d’une baie à l’autre. Chicoutimi, Images-en-vues aux Îles-de-la-Madeleine, Sept-Îles, Victoriaville, Sherbrooke… Rouyn en est même rendu à organiser trois événements du genre tellement ces marathons de cinéma sont courus, et on ne parle même pas des soirées Kino mises en œuvre par ses cellules régionales!


Si les réseaux de diffusion parallèle ne manquent pas loin des grands centres, il en est tout autrement des coopératives de production. Paraloeil constitue toutefois une heureuse exception : depuis 2001, l’organisme monte des ateliers de formation, loue du matériel professionnel à prix modique et programme des films d’auteur d’ici et d’ailleurs. Le cinéaste Claude Fortin et le coordonnateur Claude Forget, deux rescapés de l’aventure Cinéma Libre, ont même plié bagage pour s’installer à Rimouski et contribuer à l’essor de la coopérative.


Ex-Centris programmera un bloc de 90 minutes consacré à des œuvres produites avec la complicité de Paraloeil : les courts métrages Le Pigeon de Sébastien Gagné et Hugues Fournier et Carillon dans un verre d’eau de pluie Gdansk de Jacques Bérubé précéderont Verdoyant pure laine, un documentaire réalisé l’an dernier par Karina Soucy.


« Il y a une véritable synergie au Bas-Saint-Laurent entre les professionnels du cinéma de la région et plusieurs cinéastes arrivant de Montréal pour s’installer ici, a observé Karina Soucy depuis Notre-Dame-du-Portage, où elle a établi résidence après un exil urbain. Les préoccupations régionales ont incité les cinéastes à poser leur caméra dans le Bas-Saint-Laurent, et du moment où plusieurs d’entre eux se sont mis à s’entraider, une véritable communauté artistique a pris racine dans notre coin », a dénoté la cinéaste. Le mot commence à se passer à l’Est de Québec, si bien que des propriétaires de salles indépendantes se dégênent à programmer des productions locales. Bonne nouvelle pour les régions, qui redeviennent enfin les vedettes de notre cinéma.


© 2007 Charles-Stéphane Roy