mardi 17 juillet 2007

Critique "Les Boys 4"

Les Boys 4
de George Mihalka
2005
Paru dans l’hebdo ICI Montréal


LIGUE DÉPRESSION

4e période pour notre Broue on Ice : plus de bines d’épaule, de Gracian Formula, de jokes de jackstrap… et ça patine autant sur les talons.


Il faut reconnaître d’emblée aux boys leur place au panthéon des comédies les plus lucratives de la petite histoire du cinéma québécois à l’aide d’une surenchère marketing inédite à l’époque. Même ses personnages sont devenus familiers auprès des patrons hollywoodiens, qui ne comprennent toujours pas comment une gang de taverne puisse rentrer aussi solidement la tête de leurs productions hivernales les plus baraquées dans la bande depuis 1997.


Mais après avoir passé la zamboni sur quatre Boys en huit ans, la glace cède et notre intérêt aussi. Faudra sans doute viser la télé par la suite, et ainsi remettre l’accent sur les dialogues, réel enjeu comique ici, plutôt que sur des cascades interminables et des revirements lubrifiés à l’antiphlogestine. Pour les fans de combos amitié virile/ailes de poulet, faudra dorénavant regarder du côté de Ricardo Trogi et de ses horlogistes bio : tout aussi solidaires, mais plus rapide et surtout plus baveux.


Nos piliers de vestiaire se sont donnés comme 4e mission d’aller partager la glace avec d’anciennes vedettes de la Ligue nationale de hockey pour meubler leur temps entre deux happy hours. Pour ce faire, l’équipe de Stan la moustache doit vaincre une équipe d’avocats torontois (des vilains de service plus bêtes que méchants) au terme d’une retraite en plein air destinée à cimenter leur esprit d’équipe. Le reste n’est que prétexte à blagues tout aussi crémeuses que traditionnelles et de camaraderie de jeunes vieux en congé de leurs in-sup-por-ta-bles épouses. Et que dire du clou du spectacle, soit la présence des légendes sur glace, aux prises avec la coupure d’un monteur qui a décidé de tirer les rideaux en plein match final ?!


En fait, le film fait seulement appel à votre cerveau lorsque vient le temps de reconnaître, subliminalement ou non, le plus de produits Subway, NAPA Autopro, Bell, Gâteaux Vachon, Sympatico MSN, Flamingo, Pringles, Head & Shoulders, Old Spice et les Les Trois Brasseurs que vous pouvez. Comme quoi Les Boys, qui n’ont jamais travaillé fort dans les coins, savent toutefois comment utiliser les bandes.


© 2007 Charles-Stéphane Roy