jeudi 5 juillet 2007

Critique "Herbie Fully Loaded"

Herbie Fully Loaded
de Angela Robinson
2005

Paru dans l’hebdo ICI Montréal


HERBIE MOROSE

Un pit stop dans le star-système, des rumeurs de réduction mammaire et 4 scénaristes : la Love Bug de l’an 2000 a du lustre, mais toujours rien sous le capot.


Ah, les années 1970 et son Monde merveilleux de Disney ! On aimait bien Mary Poppins et Davy Crockett, mais il fallait veiller tard pour apprécier leurs films en prises de vues réelles autant que ceux des studios de dessins animés – après l’enchantement des péripéties de la souris aux yeux noirs, les héritiers de l’Oncle Walt ne surent que refiler aux tinamis de l’ère Trudeau des trucs grotesques comme un cadre médiatique simien, un adolescent à la cervelle cybernétique, le Gang des chaussons aux pommes, Condorman… Il y avait bien le jeune Kurt Russell et le vétéran Don Knotts, mais on a déjà vu mieux comme bougies d’allumage !


Le fond de tiroir absolu de ce cycle reste Herbie la Coccinelle, cette bagnole capable de cligner des phares, qui fut rapidement dépassée par la General Lee, K.I.T.T. ou la DeLorean. La revoici complètement redessinée, pimpée en grandes pompes par un Disney agonisant depuis les désertions successives de Pixar (qui lancera incidemment Cars l’été prochain) puis des ex-Miramax Harvey et Bob Weinstein. Freaky Friday avait subi le même lifting il y a deux ans avec le concours de la noceuse Lindsay Lohan, la même qui aura été au centre de ce Herbie Fully Loaded précédé d’une rumeur absente au dossier de presse : semblerait que les protestations de parents frileux lors des projections-test auraient incité le géant floridien à atténuer la poitrine de Miss Lohan et que de braves infographistes eurent à remonter numériquement ses cols et alléger de deux points ses seins.


Fait ou canular, l’anecdote passera assurément plus à l’Histoire que ce récit écrit à huit mains pleines de pouces, exploitant tristement les derniers terrains de jeux inédits pour le no. 53 – les roller derby et les courses NASCAR. À sa 4e ballade depuis 1968, Herbie rouille sur le plat et l’ordinaire sans aplomb, reconduite une fois de plus vers la voie de garage par les kids d’aujourd’hui déjà convertis à Grand Theft Auto. Direction cour à scrap (sans autres escales, svp).


© 2007 Charles-Stéphane Roy