jeudi 5 juillet 2007

Critique "The Dark Hours"

The Dark Hours
de Paul Fox

2005
Paru dans l’hebdo ICI Montréal


CHICANE DANS LA CABANE

Des maniaques, des bimbos, un chalet et une forêt : le trousseau du Canadien Dark Hours passe les normes internationales de l’horreur. Pas de quoi crier au loup.


Après avoir décroché le Prix de la meilleure actrice (Kate Greenhouse) au Festival Fantasia 2005, le suspense The Dark Hours a complété sa tournée des festivals de genre en cumulant une quinzaine de récompenses avant de prendre la route de quelques écrans au pays ce mois-ci. Avec une certaine aisance, le cinéaste Paul Fox a macéré les poncifs de l’horreur d’isolement pour en arriver à une sorte d’épouvante de chalet, fabriqué à partir d’un casting plus typé que qualifié, une photo cosy limitée aux couleurs primaires et ce charme très canadian propre aux films réalisés par des artisans locaux formés aux grosses productions américaines de série B tournées à Vancouver ou Toronto. Si ce n’était que de la confusion de son scénario, de son titre passe-partout et d’une surprise limite en fin de parcours, The Dark Hours constituerait encore une modeste alternative à l’horreur de bungalow actuellement sur nos marquises. Mais il est à douter que la frange du public peu encline à fouler les festivals trouvera difficilement chez Fox de quoi accoter à 12$ l’entrée les grosses citrouilles américaines de saison.


Les heures sombres du titre font référence à la terreur que vit une psychiatre spécialisée dans les cas de prédateurs sexuels au moment où elle se découvre une tumeur au cerveau. Grand mal lui prend de profiter d’un séjour dans une résidence d’hiver pour révéler à sa sœur et son propre mari la gravité de sa condition, alors que surgissent un ancien patient et son acolyte, venus lui faire payer une bavure clinique.


Coincé entre quelque part entre Cape Fear et The Tenant, la première réalisation de Fox, qui avait participé à la série Degrassi: The Next Generation, aurait pu faire le pont entre le film de vengeance et le suspense psychologique, mais pris à entrechoquer les tons pour casser toute attente, The Dark Hours s’enfarge dans les poursuites, ne parvient jamais à faire démarrer son foutu véhicule quand il le faut et s’avère incapable de se débarrasser une fois pour toutes du méchant. Reste le cottage, fort bien aménagé au demeurant.


© 2007 Charles-Stéphane Roy