mercredi 7 janvier 2009

Critique "Hamlet 2"


HAMLET 2
de Andrew Fleming
Paru dans la revue Séquences
2008

Le titre veut tout dire. Voici un concept typiquement américain conçu pour faire saliver tout ce que Hollywood compte d’acteurs ironiques et décalés. Dommage pour le distributeur Focus Features, qui déboursa 10 M$ pour acquérir cette comédie au hype indéniable lors du dernier festival de Sundance, mais qui, en bout de ligne, s’est laissé charmé lui-même par ses propres possibilités au point de ne jamais réaliser son plein potentiel comique.

Au-delà de sa prémisse canon – un auteur incompris tente d’éduquer les incultes d’un high school arizonien en les impliquant dans la mise en scène d’une suite au classique de Shakespeare – Hamlet 2 s’égare dès l’exposition de sa trame, ce qui se produit durant les 15 premières minutes du film, pour ne jamais trouver son rythme ni son ton, assis entre la vulgarité et le concept anti-intello.

Andrew Fleming, lui-même auteur de la bluette Nancy Drew, se reprend toutefois lors de la présentation finale de la pièce, un sommet d’irrévérence blasphémant tout ce qui bouge, l’une des rares illuminations d’un film qui, sous la poigne de Matt Stone et Trey Parker, aurait facilement su s’enfoncer davantage dans le mauvais goût qu’une telle ligne directrice commandait.

© 2008 Charles-Stéphane Roy